né en 1943 à Bordeaux.
Professeur, Secrétaire Général du Groupe Français d'Education
Nouvelle , il a publié de nombreux articles de pédagogie dans plusieurs
revues: Dialogue, Cahiers de Poèmes (GFEN), La Pensée, La Ligne Imag-
hinot, l'Uzeste ; participé à des ouvrages collectifs : "Réconcilier Poésie et
Pédagogie", ( "l'Atelier d'Ecriture", Cahiers de Poèmes ), "L'insoutenable
ambiguité de l'Aide" ( Ed.GFEN S-O) "Parler et écrire pour de bon à l'é-
cole" (Ed.Casterman), "Célestin Freinet, l'Icem, un choix pédagogique un
engagement politique", ( ICEM) "Panier Garni Bouquet d'Orties" ( Ed.CC
AS Bx )...
Il a publié de nombreux textes poétiques dans Encres Vives, Glyphes, Ven-
dredi Noir, Soleil et Cendres, Skriva, Filigranes, Sapriphage, Les Cahiers
de l'Adour, Rivaginaires, Cahiers de Poèmes etc... et dans diverses antholo-
gies.
Parmi ses recueils, "Morts d'Orphée" (Ed.Encres Vives) "Carnet de nuit"
(in anthologie de M Cosem chez Milan), "Chasses inquiètes" (Ed.Glyphes)
"Une Attente de Verre"(Ed.Cadratins)...
Michel Ducom a été, dans la lignée de Michel Cosem, un des tous premiers
inventeurs des ateliers d'écriture pour adultes, dans le courant "pédagogie et
écrivains contemporains" dont il n'a cessé d'élargir le champ d'action. Il a
formé de très nombreux animateurs d'ateliers et a théorisé l'acte d'écrire en
atelier dans de très nombreux articles.
Il est membre des Comités de Rédaction des revues de poésie :"Encres Vives",
" Cahiers de poèmes ", " Vendredi Noir ", et il est l'animateur de la revue
"Glyphes" qui reparaît à dater du mois de Mars 1999.
Poèmes extraits du recueil " UNE ATTENTE DE VERRE " (Edit. Cadratins )
Femme haute au destin neuf
Nous mêlons nos langues comme des baisers
La nuit a faim de sourires
Rêveuse et habile pourtant
Tu chemines tu m'échappes
Tu es buveuse d'étoiles lointaines
Et moi guetteur
Femme haute au destin neuf
Je veille sur tes signes indiens
Mon front contre ton front
Mes songes contre tes songes
Le ciel se peuple de nos tendres énigmes
humaines.
°°°°°°°°°°
Au matin, la bleuie, la tendre en déroute
La souveraine multiple aux désirs appuyés
La rouge, l'encrée, l'ocre des îles
La jeune aux chevaux, la vieille des oreilles de l'aube,
Elle
Crie ses légendes comme on vomit le ciel
Sa cruche d'eau et ses sources de miel
Sa démarche de haut sourire sa rare
Epissure de mots sur mon corps blanc
De qui suis-je la page ? De possibles étoiles
Aux baisers sidéraux D'une comète rêveuse
Qui s'en va retournant d'oasis en oasis
Un
Touareg bleu regarde le sourd fracas du sang
La rayure de l'oeil qui signe nos nocturnes
Homme apte
A confondre un ver luisant avec les galaxies
Dormeur léger, roulé parfois dans ses enfances
Oublieuses.
°°°°°°°°°°
Dans la forêt des signes le coeur nous
échappe
Tu vas de maison en maison, les portes aux
gerbes clouées, aux raisons anciennes
Le neuf se cache
Celle qui s'ouvre est celle du pain immobile
sur le bois de la table
Quatre chaises vides à grand dossier espagnol
rêvent ,face à face
Une pièce intime et seule, la lumière d'une
jalousie
Le printemps a fui, singulier,
Où est l'homme, dans ce silence et dans ce
gel ?
Le plancher geint, une ombre se profile à
la porte du fond
Tu regardes, égrenant des larmes étoilées
Dans la forêt des signes, ton chemin perdu,
le fanal éteint.
Où est l'homme dans ce silence et dans ce
gel ?
Au loin la mer n'a pas de nom mais mille
secrets rapides.
Le seuil, seul lieu habitable des maisons .
°°°°°°°°°°°
Ronde femme aux risques aigus
Apte à connaître
Certaine d'être
Tous ses cris chuchotés pourtant
Et la règle d'or du silence des chiens blessés
La rafle des mots aux bords de ses rêves
Ronde femme aux risques aigus
Lente amoureuse au coeur de louve
Aux puits aux sources te voici écoutant
L'eau patiemment recoudre le temps Qui chavire
en toi face à l'éternité ?
Un chant s'étire une
Danseuse tente le grand écart
A l'oreille du désir un arc vibre
Peuple de nuit, indienne vivante
Entre tes doigts file l'écrit
Son noeud serré dans ta gorge
°°°°°°°
Parfois nous allons,indécis au milieu du peuple des objets,étendant
des oriflammes blafardes entre les nuits et les matins.
Rares ,volant les baisers, gravant des ongles les murs déjà entamés
de salpêtre et de signes, nous savons surtout que nos repères sont battus
comme des cartes, et dans les eaux glacées de leurs surfaces, nous avons
droit au goût amer des vérités.
A force d'appeler l'as, il vient, mais fou est celui qui croit tenir le
monde sous un coup heureux. Tout est toujours à refaire et il y faut du
couteau pour ponctuer la gagne, agrandir les gorges.
°°°°°°°°
Epilogue de la femme bleuie
Celle, rêveuse de nuit, qui
Posa son corps entier dans
Ma main Immobile comme un
Cheval buvant aux sources fraîches
Ses laines abandonnées
Ses rives souveraines
Le monde sous nos pieds
Tournant comme un manège
Rit
Pour un jour de tendresse blessée.
°°°°°°°°°
Ma furtive ma secrète, ma figue fraîche, ma neuve
Où caches-tu tes grands chevaux nocturnes ?
Te voici haute et louve, comptable d'étoiles
Rivale fière
Aussi ai-je mis une femme rebelle sur ma langue.
Les marées de l'encre sont nos saisons majeures.
°°°°°°°°
Il avait dans sa main cette frayeur de fennec
la solitude voulue au bord des puits
il ne venait qu'aux heures chaudes ou la nuit, avec
les chevaux sauvages
Sous la lune des mares dormait une raison noyée
faudra-t-il boire ce vin qui sert aux échanges
d'épices ?
Carte à carte, j'écris un destin attendu
une femme s'étire une corde d'arc casse
j'ai tendu dans l'air quelques mots sévères.
C'est peu d'une vie, le coeur aux vents pourtant,
quand le monde me manque.
°°°°°°°°
Un poème s'éteint sur une ville nonchalante
Rues ouvertes et nerveuses, le cri appuyé d'or
Une ombre du poème déjà perdu, à peine né
jusqu'à l'encre
Le frêle des doigts plus têtus que l'argile,une
ambre de caresses
Sur nos cous la ferveur de voix dans la veille
Mille départs
Sans promesse, mais les doigts courbent les destins
°°°°°°°°
J'ai déchiré tous les miroirs
Les ongles en plein visage
Brisez soldats toutes les bouches
Seules nos mains sont ultimes
Voici la trame d'avant la dague
Chaque jour rejoué, ou par surprise,
Voyant, tes amours s'éternisent
Voici le sang, le chant et le couteau
Brisez, soldats, toutes les bouches
..
Alors, serai-je encore farouche ?
Et si la parole se porte haut
Pourquoi faudra-t-il si tôt qu'on se couche ?
Qui, déjà, a réveillé le bourreau ?
Brisez, soldats, toutes les bouches
Allons, miroirs, laissez. Nos images brûlent
Les verres fondent. Un souffleur vous tournera
En cul de lampe. La Terre
Toute petite mourra dans vos fenêtres
Comme un soupir d'oiseau après un baiser fou
.
Brisez, soldats, toutes les bouches.
°°°°°°°°°
Marge d'aube, la pierre est nourricière
J'entre dans la pierre en moi la pierre
Animale chanson de nuit Qui
Ouvrira alors les serrures d'argile ?
Les arbres assignés s'éprennent de ciel
Les réponses cheminent sans hâte et sans gîte
Une mathématique d'oiseaux imprime
Le définitif dans le fugace
Je tiens alors la fréquentation des pierres
Leurs révélations hasardeuses pour un jour décidé.
°°°°°°°°°°
L'inconnaissable de la pierre, ni de la suivante
Ni de celle qui ose hasarder la divinité
Ni de celle qui frappe de la chair ni de la pierre
Qui s'établit dans son grain de pierre
Dans sa nuit nue dans sa nudité de forme
Ni de l'autre pierre qui se nomme
Et se faisant se parjure
L'inconnaissable de la pierre dans ses chemins
d'eaux et de mots
Toute lettre abusée
Le silence roué de coups
Toute langue prise dans une urgence minérale.
°°°°°°°°°
Parole femme dans le labyrinthe des buis
Dans la forêt basse des signes
Toute gorge qui brûle en appelle au neuf
Gorge sèche des résines du sens
Parole femme et torchère insoumise
L'orage est dans la vallée voisine
Nous sommes les élus des cigales
L'alcool des odeurs nous éternise
°°°°°°°°°
Le poème est une fuite imprévisible de chevaux
Qui rend l'immobile à la montagne
Le jour s'épaissit et la terre
Se tient quitte de tout mouvement
Chaque pierre intensément nue
Boit le soleil et s'achève dans ce baiser
C'est la langue du poème pourtant
- le vivant et le frêle
Qui accomplit les lenteurs minérales .
Wednesday, October 3, 2007
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